mardi 30 juin 2015

RETOUR … ARRIVÉE …

Rentrée … quelques heures pour retrouver le rythme … ravie de cette belle "parenthèse"…
Si j'étais bien en vacances de Caue, toutes mes fibres artistiques ont trouvé échos lors de cette belle "résidence", et le travail a été intense - écriture, dessins, photos, peintures -
Reste 5 mois pour préparer Rouge Banquise …
Je remercie tous les soutiens amicaux et familiaux …
Pas de connexion pendant 15 jours … donc pas de partage, ce blog ne s'arrête pas au retour, il continuera comme avant, au gré des envies et des souvenirs.

Voila comment j'ai trouvé Tiniteqilaq, Tinit pour les intimes, en arrivant ce premier jour dans le village.
Ce matin du 12, un brouillard sur Tasilaq n'est pas de bon augure pour mon vol à 7h40 … et en effet il est repoussé d'heure en heure. Axel vient me chercher pour que j'attende à The Red House … Air Greenland m'appellera vers 12h, brouillard dissipé … Je découvre que les vols pour Tinit ne sont que le vendredi … c'est dire l'isolement du village en cette période de navigation hasardeuse !


vendredi 12 juin 2015

BALLADE À KUMMUUIT 2

Le choix est donc fait de partir en marchant, et nous étions arrêtés au sommet, derrière l'arctique et son pack de glace qui nous empêche de passer… devant un fjord gelé qui n'est peut être pas assez gelé pour être franchissable …
Vigo fait des grands signes et nous partons dans sa trace à travers cette banquise … donc le chemin le plus court …  

J'hésite à mettre mon pied dans sa trace, dont le fond est légèrement bleuté, ou faire un pas à côté … qui lui, reste un mystère … je finis par faire un sur deux … pour ne pas gêner je fais quelques photos rapidement … et nous continuons de vallée en vallée … la route est relativement facile, seule un versant trop pentu  m'agace, et me fait perdre quelque place dans la file … 2h, et puis 3h … 

Au loin tout au loin la montagne de  Tasilaq…

Derrière des passages de neige moelleuse …
Au bout de 3h nous apercevons le fameux fjord, où viendra nous chercher un bateau …

Il ne reste qu'un peu de descente, petite heure de plus … Vigo est loin devant …

Et voila, le bateau a pu passer, il va faire deux voyages, le paysage est plutôt magnifique à cette heure la … et à aucun moment je ne regrette cette double journée, de bateau et de marche … Le Groenland, c'est lui qui décide … il faut tout de même se dépêcher, car la glace bouge et il faudra ramener les deux groupes… 

Du bateau, je me retourne sur cette journée écoulée, sur ces montagnes traversées … grandiose, non ?

mercredi 10 juin 2015

BALLADE À KUMMUUIT 1

Ce matin du 9 juin, nous avons prévu de partir en bateau pour visiter Kummuuit, un petit village au nord de Tasilaq, à plus d'heure de bateau.
Sur le bateau, Axel et Vigo, comme guide et pilote, et 6 allemands, une autrichienne et moi … autant dire que j'étais un peu à l'écart des discussions …
Un couple d'un autre chalet s'était joints à nous pour cette ballade prévue jusqu'à 13h …

Il fait beau, mais très froid car il y a beaucoup de vent … rien à voir avec la première sortie, nous enfilons nos très sexy combinaisons par dessus nos tenues chaudes :
Inventaire : 2 paires de chaussettes, un pantalon de randonnée chaud, un sur pantalon coupe vent en goretex … un tee-shirt en mérinos … un sweat en laine polaire, un pull en laine, ma doudoune chaude, mon tour de cou en mérinos qui fait office de cagoule, mon bandeau sur les oreilles, un bonnet, la capuche de la doudoune et donc la combi sexy … obligatoire …pour la sécurité …


Nous partons à toute allure, impressionnés par le paysage, la mer agitée et tous les packs de glace que Vigo évite avec agilité, à grand renfort de virages et de grands giclées d'eau rentrent dans le bateau … il rit derrière ces lunettes, moi, habituée du bateau je me suis mise devant, à l'abri de la lunette, avec une poignée très pratique pour se tenir dans les vagues …
Vigo ralentit vers les icebergs, en fait le tour pour que chacun puisse se lever et faire ses photos : tourisme oblige …



Après un détour, car le pack gène, nous arrivons à Kummuuit, où finalement nous n'aurons qu'une heure de ballade …
Charmant village, je me précipite à l'assaut de la rue, en direction de l'église que j'aperçois, les maisons sont dressées, pimpantes sur leur rocher, elles semblent défier le paysage, je m'interroge toujours sur leur ancrage au sol … je vais tenter d'interroger Axel demain …



Retour au bateau et nous embarquons pour le retour … dons nos combinaisons de cosmonautes … Mais très vite, le bateau ralenti face à une étendue de glaces totalement hermétique et qui s'étend tout au long de la baie de Tasilaq, et du fjord à coté … 
Nous attendons, passons quelques appels radio … impossible, il faut attendre … 
Axel nous propose de partir à Kulusuk et il peut nous trouver une chambre, puis il essaie d'appeler l'hélicoptère … pas de vols possible avant demain matin … il nous propose d'attendre …

Puis nous allons nous échouer tels les aventuriers sur la plage, Axel grimpe dans la montagne pour vérifier s'il peut y avoir un passage, ils ont une capacité à crapahuter dans la montagne, on les voir partir et hop, ils sont au sommet … De la- haut il fait des signes négatifs … Vigo part aussi de son côté et nous nous sentons un peu abandonnés, le couple d'allemand qui devrait être rentrés s'énerve un peu … bref … on commence à se demander où on dormira ce soir … j'ai encore une doudoune dans mon sac … ça me rassure … Il est 17 h, il est temps de choisir, Vigo et Axel font le point et nous proposent, soit on va à Kulusuk, chambre et hélico à notre charge … soit on marche 2 ou 4 heures selon s'il est possible de traverser le fjord gelé ou pas … ils nous donnent réellement le choix, puisqu'ils sont prêts à séparer le groupe … nous voilà plongés dans la vie des groenlandais, être un inuit ou pas … La nuit ne tombant pas, le temps est plutôt correct, nous décidons à l'unanimité de partir à pieds .

Et nous voila, après avoir rangé le bateau, retrouvé des tenues de marche plus confortables … prêts à gravir des montagnes … ici de toute façon on fait tout en chaussures de montagne …
Vigo prend son harpon et démarre afin de tester la neige, et faire la trace …
Nous le suivons et en file indienne, nous abordons la randonnée imprévue, avec philosophie … mais tout de même quelques ventres gargouillent car, nous ne partions que le matin … je garde pour la marche mon paquet de figolu danois …
Et nous montons, descendons, tels "Le garçon qui voulait devenir un être humain", nous passons d'une vallée à l'autre, un col, une descente dans la neige, je m'enfonce parfois jusqu'au cuisse … Vigo est arrêté, et ravis nous prenons la pause je jette un oeil au parcours effectué… et à celui de devant …

D'un côté on aperçoit bien le pack blanc qui nous a entrainé dans cette aventure, et de l'autre ce fjord gelé qui nous pose des soucis …
Soit il est franchissable, soit il faut faire tout le tour par la droite, alors que le fjord de Tasilaq est tout à gauche, un peu plus loin derrière les montagnes…
Vigo va tester, et fera signe …

Suite au prochain épisode …





lundi 8 juin 2015

KANNIPPI … PERCHERRAA …

Voilà ce que je réponds chaque fois que je rencontre un des amis de la Red House, et qu'il me dit en riant : Hello Nathalie, kannippi ?
j'ai enfin appris à prononcer Percherraa … pour dire que tout va bien … ittorrarpimu … je vais à la ville …
Chacun est heureux d'avoir communiquer, de connaître le nom de l'un ou de l'autre … il y a beaucoup de gentillesse … et de rires contenus …
Le reste se limite à mon pauvre vieil anglais …
Même si je me fais comprendre, et eux aussi … ça reste très primitif comme langage … heureusement qu'il me reste, les mains et parfois un crayon …
Le soleil, revient, timide apparition entre les montagnes du fond de la baie, il est 17h et la soirée, je pense sera belle …




dimanche 7 juin 2015

PLUIE SUR TASILAQ

Hier soir, lentement une brume est venue de la mer, elle s'est infiltrée dans la baie, par ce minuscule passage qui fait que cette baie, parfois, est totalement fermée à la navigation… elle ne présageait rien de bon. Par dessus les montagnes que je vois depuis la fenêtre de la salle, j'aperçois, juste au dessus de la mer, une masse de nuages, sombre … je sais qu'elle sera là, demain, ou même dans la nuit …
Ce matin finalement le temps n'est pas aussi sombre … qu'attendu, certes on ne voit pas le haut des montagnes, comme si d'un trait de gomme on avait effacé le dessin …mais il ne pleut pas.

9h30, les cloches de l'église sonnent, je décide de descendre à l'office (enfin quand je dis descendre, chacun sait que c'est descendre, puis monter, puis redescendre et enfin remonter), intéressée tout d'abord par l'intérieur que je n'ai pu voir, car elle est fermée, et curieuse de participer à un office catholique, en terre inuit.
J'arrive tout juste à 10h, m'assieds au fond et observe le va et vient, des enfants qui vont jouer, des ados qui se tapent les mains en remontant l'allée, comme des footballeurs, et même des vieux qui vont fumer, comme l'homme tout ridé assis près de moi.
Je constate que les pères ont leurs enfants sur les genoux, qu'ils sont particulièrement attentifs à leur besoin, et qu'ils n'arrêtent pas de les embrasser, mimi d'esquimaux y compris …
En fin d'office, le baptême d'une toute petite fille, vêtue d'une tunique blanche brodée et de bottes minuscules en peau de phoque … la famille porte le costume traditionnel, mais ils sont les seuls, le pull rouge avec les perles, et ces tuniques blanches à large capuche … une petite séance d'intimité autour des fonds baptismaux en bois sculpté comme un arbre …

Je rentre sous la pluie, froide, grimpe avec énergie la dernière pente et me glisse dans le chalet bien chaud … un type peu sympathique utilise internet, ni bonjour, ni au-revoir …
Je profite de ce temps de plus en plus gris, pour dessiner, et écrire …
Me cuisine quelques poissons … il y en a bien pour deux jours encore …
Et la journée passe ainsi …


samedi 6 juin 2015

GRIBOUILLAGE DE PLEIN AIR

Je me suis assise deux bonnes heures sur les marches de l'église, en plein soleil, profitant de la chaleur que les pierres absorbent et renvoient, pas d'air frais juste bien pour me lancer dans une page d'écriture …
Je regardais les gens passer, je crois que tout le village passe au moins une fois par jour devant l'église, sur la petite place en contrebas où les enfants font du vélo, les mamans secouent leur poussettes et les vieux hêllent tout le monde.
Les ados sont plus loin, sur un espèce de ponton, pas très loin de l'épicerie où ils vont régulièrement chercher des glaces, ou des bières …
Il est l'heure de l'école, il y a du monde qui grimpe la côte. Les trois nounous de la crèche, me saluent, avec un sourire gêné, elles ont décliner ma demande de les photographier, car elles ne sont pas les parents des bébés … dommage … 3 nounous, 3 poussettes doubles, 2 bébés assis dans chacune, et de part et d'autre un tout petit accroché à la poussette, comme à Nantes, comme dans n'importe quel pays… mais ici ils sortent, jouent dans la neige, dans le flaques …
En regardant la montagne qui s'impose au dessus de la ville, je commence à griffonner, à part les maisons, il n'y a que deux couleurs du brun pour la terre et les rochers, et du blanc … pas d'arbres, pas d'herbes, elle sera la dans quelques semaines … le paysage est en noir et blanc … et je griffonne, je me prends au jeu, avec mon stylo bille, et puis je descends jusqu'aux maisons, la petite place dans le virage et finalement le toit de la caserne des pompiers …
J'ai les mains glacées, ma coupure au pouce me lancent …
Je plie bagage et rendre au chalet, cela fait tout de même 5h que je suis dehors … Il est 16h, je déjeune d'une tranche de pain et une de fromage…
Je ressens aussi la fatigue d'hier, mon corps fourbu … sieste … je n'ai plus d'horaire … plus de repères …


vendredi 5 juin 2015

FESTIN DE LA MER …

Bilan de la pêche d'hier … heu … 6 sacs pleins ramassés avec une grande épuisette, et quelques uns péchés à la ligne (j'en ai eu 10 …), et les moules que j'ai ramassées sur la plage.
Mais ce soir nous avons partagés, avec les amis de la Red House, et avons cuits, et mangés … DÉLICIEUX !
et me voila en tenue de retour de la pêche, il est 10 h du soir, et nous avons une heure et demie de route à fond les manettes …
Alors, à la question "que trouves tu à manger …? " voilà, parfois un festin de la mer … qui nous a occupé pendant trois heures … nous en avons autant pour demain …






mercredi 3 juin 2015

THE SWIMMING POOL …

Je suis partie cet après-midi en direction de la mer, crapahuter dans les rochers, traverser quelques plaques de neige … un jeu d'enfants! d'ailleurs, deux jeunes ados avec deux jeunes chiens, ce sont les seuls qui ont le droit de se balader, m'ont suivie, puis guidée jusqu'au bout de la pointe … discrètement, j'ai vite compris qu'ils étaient la aussi pour m'accompagner, ce qui montre la gentillesse des gens, leur discrétion et leur empathie … pendant que je prenais mes photos ils courraient dans les rochers, buvaient leur coca et fumaient en cachette …
les chiens faisaient l'aller et retour entre eux et moi, nous avons donc sympathiser… j'ai fait une aquarelle de paysage … dès que j'ai ranger mes affaires au bout d'une heure de plein soleil, mais tout de même un peu frais, ils sont venus près de moi, et m'ont accompagner pour le retour … je n'étais pas perdue … mais s'était bien sympathique… ils m'ont raconté leur, vie, leur ballades, leur chiens … et en arrivant près d'une grande plaque de neige, que j'avais évitée, car j'avais bien vu que s'était un lac en fin de gel ils m'ont dit : "that the swimming pool " … oh yes ? yes the summer we use as a swimming pool … et nous en avons croisé une autre … pour les avoir vu se baigner il y a 4 ans, je sais que s'est vrai …
Nous avons cheminé ainsi jusqu'à Tasilaq, et The red House m'attendait tout près car je suis cette fois ci partie vers le haut du chalet … du coté est …
et voilà la swimming pool de Tasilaq …


LA TOPOGRAPHIE

Elle nous parait bien anodine, surtout pour moi, nantaise, altitude maximum de Nantes doit être à 70 m.
Mais quand on habite un chalet, voir un lodge … en haut de la piste de ski, que le village se trouve tout en bas, dans une autre vallée aussi pentue … les affaires se compliquent : le "climbing" prend tout son sens, et ce mot anglais je le décline en levant mes pieds, pas à pas … je me souviens la chanson … "we are climbing Jacobs lader…
La descente n'est pas plus aisée il faut porter les fesses en arrière pour ne pas basculer …et mettre les pieds bien à plats…
Au supermarché, il y a très peu de choix, enfin tout est surgelé en grande quantité et je me vois mal acheter un kilo de xx …
Pas de charcuterie, quelques boites, pas de fromage…
et donc l'un dans l'autre j'opte pour la CUP NODDLES … sincèrement je n'en avais jamais mangé …
en tout cas c'est malin, dans le sac ça ne pèse rien …et ça fait un repas … et il y a trois parfums … Après quelques réflexions autour de la prise de la bouilloire … les prises sont toutes équipées d'un interrupteur … j'ai réussi à faire chauffer l'eau …
Je me suis donc vu en train de lapper mes noddles … et je pense que cela va en faire sourire plus d'un …
yes

tout ça à cause de la topographie !!

Pour comprendre … le supermarché n'est pas sur la photo, il est de l'autre côté des maisons que l'on voit en face, dans l'autre vallée … et je ne suis pas arrivée encore au chalet … une belle occupation pour chaque jour …


APPAALARTO … RED … ROUGE … APPAALARTO …




Le rouge des photos, le rouge des peintures … mais pas un seul pull rouge à porter …

mardi 2 juin 2015

Convergence …

Deux belles journées que je suis à Tasilaq …
Tout d'abord, génial, ma préparation a été efficace, les sacs sont complémentaires, et le mélange Brando/dessin/photos … ça fonctionne
Au passage un remerciement aux enfants pour le pied  TOP
Ecrire dans son blog en ayant sous les yeux dans la vraie vie, et non pas en fond d'écran ce paysage magique …
Une constellation de gris plus ou moins argentés pour l'eau de la baie, des blancs immaculés pour la neige … et oui, il y en a encore … et même ici ils en ont marre … ce que je comprends facilement, et du brun pour cette roche sombre qui forme ce paysage.
Si ces gris m'émerveillent, je comprends pourquoi j'ai tant d'attirance pour ces paysages, les couleurs des maisons me fascinent …
et ceux qui connaissent mes peintures … sauront pourquoi …